Les candidatures aux élections régionales de mars 1998 en Meurthe et Moselle
Frédéric DEMANGEON



DEUXIEME PARTIE







DEUXIEME PARTIE
LE PROFIL DES CANDIDATS


L'étude qui va suivre va permettre de savoir exactement qui sont les candidats à ces élections régionales, c'est-à-dire quelles sont leurs caractéristiques sociologiques et politiques.

Il sera également intéressant de connaître leur point de vue sur ces élections a posteriori.

Cette partie repose essentiellement sur le questionnaire qui a été distribué à l'ensemble des candidats par l'intermédiaire de leur formation. Au total, quatre vingt onze ont été renvoyés, soit plus du tiers. Le taux de réponses varie selon les différentes listes de la façon suivante:

Tableau n° 2: Réponses au questionnaire

L.O.

L.C.R.

P.S.-P.C.F.

VERTS-C.A.P.

LORRAINE EC.

1

5

14

14

4



FEM. D'ACT.

BENEVOLAT

U.D.F.-R.P.R.

U.F.L.

F.N.

22

2

20

6

3



Il faut préciser que les candidats n'ont pas répondu forcément à toutes les questions.

Pour ceux n'ayant pas renvoyé le questionnaire, il a été tout de même possible d'avoir certaines données les concernant.

CHAPITRE I
Les caractéristiques socio-individuelles des candidats
aux élections régionales en Meurthe-et-Moselle


Mis à part les diplômes, toutes les données socio-individuelles sont connues pour l'ensemble des candidats.

Certaines sont incontestables: l'âge, le sexe, le domicile et le lieu de naissance. En revanche, la profession n'a pas toujours été indiquée avec la précision souhaitée et il a parfois été délicat de l'interpréter en fonction de la nomenclature de l'I.N.S.E.E. Concernant les diplômes, presque tous correspondent à celui le plus élevé de chaque candidat. Pour quelques uns, il a été mentionné par contre le plus élevé qu'ils aient de manière certaine.

Il sera intéressant de comparer ce chapitre avec les critères étudiés dans la partie précédente.

Section I: L'âge


Cette caractéristique a été envisagée à deux niveaux, d'abord pour l'ensemble des candidats, ensuite par liste en présence.

I/ Etude globale


L'âge moyen des candidats aux élections régionales en Meurthe-et-Moselle est 47,3 ans. Le plus âgé est une femme de 80 ans, Berthe BRUNET, candidate en 12ème position sur la liste du Front National. Les plus jeunes sont Audrey BRICE et Arnaud THOMAS, âgés tous deux de 21 ans. Ils figurent à la 6ème et à la 22ème place sur la liste présentée par le Mouvement du Bénévolat Associatif.

La moyenne d'âge des dix têtes de liste est plus élevée que celle de l'ensemble des candidats ( 50,3 ans ). Les listes sont en effet souvent menées par des personnes d'expérience ayant une certaine notoriété dans le département, et par conséquent plus âgées. La plus jeune est Carole HEIT ( 34 ans ), candidate sur la liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine". Le plus âgé est Jacques CHEREQUE, candidat sur "La liste de Gauche pour la Meurthe-et-Moselle au coeur de la Lorraine".

Les deux groupes d'âge les plus nombreux sont les 41-50 ans ( 35,91 % ) et les 51-60 ans ( 22,73 % ). Le groupe des plus de 61 ans est assez minoritaire puisqu'il compte seulement trente et un candidats sur deux cent vingt ( 14,09 % ) dont vingt hommes et onze femmes. Les 21- 30 ans sont également peu représentés: vingt quatre candidats sur deux cent vingt ( 10,91 % ) dont dix-sept hommes et sept femmes. De plus, quinze d'entre eux sont en deuxième partie de liste à des places inéligibles. Ceci s'explique assez logiquement en raison de la difficulté qu'ont les "jeunes" de se faire une place en politique. Ces derniers sont en effet confrontés à la présence de leurs aînés qui entendent conserver leur mandat le plus longtemps possible.

Les hommes sont plus âgés ( âge moyen: 47,8 ans ) que les femmes ( âge moyen: 46,7 ans ).

Le groupe d'âge dominant masculin est celui des 41-50 ans ( quarante et un candidats sur cent seize soit 35,34 % ). Le groupe d'âge dominant féminin est le même ( trente huit candidates sur cent quatre soit 36,54 % ).

En moyenne, les candidats sont plus âgés en première partie de liste qu'en deuxième ( places 1-11: 47,8 ans, places 12-22: 46,8 ans ). Ceci s'explique par la préférence accordée aux personnes ayant une expérience politique ou une fonction d'élu pour remplir les places éligibles en début de liste.

II/ Par liste en présence


Une différence assez nette s'observe entre la moyenne d'âge de chaque liste.

La plus âgée est celle du Front National conduite par Jean-Claude BARDET ( 58,4 ans ). Comme l'a expliqué ce dernier à la conférence de presse du 24 janvier 1998 à Houdemont, ceci est dû au fait que les personnes adhérentes au Front National et exerçant une activité professionnelle n'osent pas afficher ouvertement leurs convictions, par crainte d'avoir des ennuis dans leur emploi ou de le perdre.

C'est pour cette raison que la plupart des candidats de cette liste sont retraités et dépassent la soixantaine ( treize sur vingt deux soit 59,09 % ).

La liste la plus jeune est la "liste 100 % à Gauche" présentée par la L.C.R., menée par Alain CHARTIER ( 38,2 ans ).

Une distinction peut être faite entre les listes des grandes formations ( P.S.-P.C.F., U.D.F.-R.P.R., F.N ) et les autres.

A/ Les "grandes listes"


Les listes du Front National, U.D.F.-R.P.R. et P.S.-P.C.F., qui ont eu le plus d'élus en Meurthe-et-Moselle le 15 mars 1998, ont une moyenne d'âge égale ou supérieure à 50 ans. Ceci est logique compte tenu de la préférence accordée aux élus locaux et aux militants confirmés.

Le groupe d'âge dominant de la liste menée par Jacques CHEREQUE et de celle menée par Claude GAILLARD est celui des 51-60 ans. En revanche, pour le Front National, c'est la tranche d'âge des 61-70 ans qui domine pour les raisons exposées ci-dessus.

La moyenne d'âge des femmes est supérieure à celle des hommes sur la liste de Jean-Claude BARDET et inférieure pour les deux autres listes.

Les "jeunes" sont peu représentés dans ces trois listes puisque trois candidats seulement appartiennent aux 21-30 ans: un sur la liste P.S.-P.C.F. à la 18ème place, deux sur la liste Front National dont un en 4ème position et aucun sur la liste U.D.F.-R.P.R.

La moyenne d'âge de la première partie de la liste est toujours supérieure à la deuxième, à l'exception de la liste de Jean-Claude BARDET.

B/ Les "petites listes"


La moyenne d'âge de ces listes est inférieure à 50 ans, à l'exception de la liste "Union et Force Lorraine" ( 54,2 ans ).

Le groupe d'âge dominant de ces listes est celui des 41-50 ans, sauf pour celle menée par François GUILLAUME où il s'agit des 51-60 ans. La liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine" compte autant de candidates chez les 31-40 ans que chez les 41-50 ans.

La moyenne d'âge des femmes est plus élevée que celle des hommes pour les listes Lutte Ouvrière, Verts 54-C.A.P., Lorraine Ecologie et du Bénévolat Associatif.

Les "jeunes" candidats sont plus nombreux sur les listes d'extrême-gauche ( quatre pour Lutte Ouvrière et huit pour la L.C.R. ).

Mis à part la liste "Lorraine Ecologie", toutes les autres ont une moyenne plus élevée dans la première moitié. Ainsi, les petites comme les grandes formations placent les candidats plus expérimentés et par conséquent plus âgés dans celle-ci.

C/ L'effectivité du critère de l'âge


Les listes U.D.F.-R.P.R., du Bénévolat associatif et de la L.C.R. avait pris en compte ce critère pour choisir leurs candidats. Or, cela se ressent seulement chez ces deux dernières.

Malgré sa moyenne d'âge à 50 ans, moins élevée que celle du Front National et du P.S.-P.C.F., la liste U.D.F.-R.P.R. n'a pas réussi à intégrer des candidats de la tranche d'âge 21-30 ans.

Section 2: Le sexe


Cette caractéristique sera envisagée de la même manière que la précédente.

I/ Etude globale


Le taux de féminisation des listes aux élections régionales en Meurthe-et-Moselle est relativement bon, puisque sur deux cent vingt candidats, cent quatre sont des femmes, soit environ 47,3 %.

Ceci correspond à une nette amélioration par rapport à celles de 1992, puisque la proportion de femmes était de 30,5 %, comme l'indique le tableau ci-dessous:

Tableau n° 3: Pourcentages de femmes sur les listes aux élections régionales de 1992

ensemble de la liste

sur les onze 1ère places

sur les onze dernières places

Liste P.C.F.

22,7

9,1

36,4

Liste P.S.

31,8

27,3

36,4

Listes G.E.

36,4

18,2

54,5

Liste des Verts

45,5

45,5

45,5

liste U.D.F.-R.P.R.

13,6

0

27,3

liste Au Nom de la Lorraine

45,5

27,3

63,6

Liste F.N.

18,2

18,2

18,2

Ensemble des listes

30,5

20,8

40,3



Il convient de noter toutefois que les candidates se situent plus en deuxième partie de liste qu'en première: 42,73 % des candidats sont des femmes des places 1 à 11, contre 51,82 des places 12 à 22. Celles-ci sont un peu moins bien placées que les hommes puisque leur rang moyen est de 11,7 contre 11,4 pour ces derniers.

Ces chiffres relatifs à l'ensemble des dix listes doivent cependant être nuancés. La présence de la liste Femmes d'action à ces élections, composée exclusivement de femmes, produit un effet bénéfique sur ceux-ci.

Il est donc nécessaire pour avoir une vision plus juste du taux de féminisation de raisonner sur l'ensemble des neuf autres listes.

Tableau n° 4: Pourcentages de femmes aux élections de 1998 avec et sans la liste "Femmes d'action"

avec les dix listes

sans la liste "Femmes d'action"

Ensemble

47,3

41,4

sur les onze 1ère places

42,73

36,4

sur les onze dernières places

51,82

46,5



Ainsi, sur cent quatre vingt dix huit candidats, quatre vingt deux sont des femmes soit 41,4 %. Leur présence en moyenne en première partie de liste passe de 42,73 % ( pour les dix listes ) à 36,4 %. Moins de la moitié des candidats sont des femmes en deuxième partie ( à peu prés 46,5 % ).

Par conséquent, le taux de féminisation est moins bon si on ne tient pas compte de la liste menée par Carole HEIT.

II/ Par liste en présence

A/ Les "grandes listes"


C'est la liste U.D.F.-R.P.R. qui comprend le plus de femmes ( neuf soit 40,9 % ). La liste P.S.-P.C.F. en a huit ( 36,4 % ) et la liste Front National six ( 27,3 % ).

Leur rang moyen est toujours supérieur à celui des hommes:

Tableau n° 5: Rang moyen par sexe

FEMMES

HOMMES

P.S.-P.C.F.

12,4

11

U.D.F.-R.P.R.

14,4

9,5

F.N.

12,5

11,1



Les femmes sont toujours plus nombreuses en deuxième partie de liste, comme l'indique le tableau ci-dessous:

Tableau n° 6: Pourcentages de femmes selon la première et la deuxième partie de liste

P.S.-P.C.F.

U.D.F.-R.P.R.

F.N

PLACES 1-11

27,3 %

18,2 %

18,2 %

PLACES 12-22

45,5 %

63,6 %

36,4 %







B/ Les "petites listes"


C'est sur ces listes aux ambitions modestes que le taux de féminisation est le plus élevé d'une manière générale. La liste L.C.R. comprend dix femmes ( 45,5 % ), la liste Lutte Ouvrière huit ( 36,4 % ), la liste Verts-C.A.P. onze ( 50 % ), la liste Lorraine Ecologie douze ( 54,5 % ), la liste du Bénévolat Associatif onze ( 50 % ) et la liste Union et Force Lorraine sept ( 31,8 % ). Cette dernière est une exception au sein des "petites listes". La liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine" est un cas particulier avec ses vingt deux candidates.

Leur rang moyen contrairement à celui des "grandes listes" est proche de celui des hommes, sauf quelques exceptions, parfois même moins élevé comme le montre le tableau qui suit:

Tableau n° 7: Rang moyen par sexe

L.O.

L.C.R.

VERTS-C.A.P.

LORRAINE ECO.

FEM.D'ACT.

BEVOLAT

U.F.L

FEMMES

8,6

11,1

11,1

12,1

11,5

10,5

13,1

HOMMES

13,1

11,8

11,9

10,8

-

12,5

10,7



La distinction entre les deux moitiés de liste montre que les femmes sont mieux réparties, à la différence des listes P.S.-P.C.F., U.D.F.-R.P.R. et F.N., comme l'indique le tableau n° 8. Parfois, ce sont les hommes qui sont même moins bien placés. C'est le cas sur la liste de lutte de Lutte Ouvrière.

Tableau n° 8: Pourcentages de femmes selon la première et la deuxième partie de liste

PLACES 1 à 11

PLACES 12 à 22

L.O.

54,6 %

18,2 %

L.C.R.

45,5 %

45,5 %

VERTS 54-C.A.P.

45,5 %

54,6 %

LORRAINE ECOLOGIE

45,5 %

63,6 %

FEMMES D'ACTION

100 %

100 %

BENEVOLAT ASSOCIATIF

45,5 %

54,6 %

U.F.L

27,3 %

36,4 %

C/ L'effectivité du critère de féminisation


Toutes les formations à l'exception du Front National ont souhaité intégrer ce critère pour sélectionner leurs candidats. En fin de compte, si le taux de féminisation parait à première vue satisfaisant pour l'ensemble des candidats, il n'en est rien si on analyse individuellement chaque liste.

La liste U.D.F.-R.P.R. a surtout positionné ses candidates à des places inéligibles. Il en est de même pour la liste conduite par Jacques CHEREQUE. Les autres pour la plupart ont satisfait à ce critère et ont parfois été jusqu'à instaurer une stricte parité sur la liste. Toutefois, il s'agit des formations qui ne pensaient pas avoir un grand nombre d'élus. Les femmes sont donc apparemment mieux acceptées lorsque les enjeux sont moins importants.

La liste entièrement féminine, si elle a permis d'augmenter le nombre des candidates, n'a pas augmenté celui des élues: quatre femmes seulement figurent parmi les vingt deux candidats élus le 15 mars 1998 ( Christiane NIMSGERN de Lutte Ouvrière, Claudine BARTHELEMY et Monique ALOSI du Parti Socialiste et Monique FRANCOIS de l'U.D.F.).

Comme l'a déclaré Patrick HATZIG: "il faut créer au sein des partis politiques les conditions nécessaires pour qu'elles s'engagent pleinement. On les met pour avoir bonne conscience, ça peut changer les statistiques mais pas la réalité. Ce n'est qu'une façade, mais il faut bien commencer".

Section 3: Les diplômes

I/ Méthodologie


Le diplôme est connu pour cent vingt deux candidats ( soit 55,5 % ). Celui-ci a été obtenu à l'aide du questionnaire et dans une moindres mesure au moyen des professions. Pour quatre candidats de la liste L.C.R., il a été tenu compte d'un diplôme qui n'est sans doute pas leur plus élevé: le baccalauréat.

Les tableaux ci-dessous indiquent le nombre de candidats par liste pour lesquels cette donnée est connue:

Tableau n° 9: Nbre. de candidats pour lesquelles la donnée est connue

L.O.

L.C.R.

P.S.-P.C.F.

VERTS-C.A.P.

L.E.

7

13

21

12

5

FEM.D'ACT.

BENEVOLAT

U.D.F.-R.P.R.

U.F.L.

F.N.

22

4

21

11

6



Les pourcentages mentionnés dans cette section sont effectués sur la base des cent vingt deux candidats.

La classification des diplômes choisie est celle établie par l'I.N.S.E.E. Huit catégories hiérarchisées de la 1 à la 8 regroupent l'ensemble des diplômes, comme le montre le tableau qui suit:

Tableau n° 10: Classification des diplômes selon l'I.N.S.E.E.

CATEGORIE 1

Pas de diplômes

CATEGORIE 2

Certificat d'études primaires

CATEGORIE 3

B.E.C.P., brevet élémentaire, brevet des collèges

CATEGORIE 4

C.A.P.

CATEGORIE 5

B.E.P.

CATEGORIE 6

Baccalauréat, brevet professionnel ou de technicien, autre brevet ( B.E.A., B.E.C., B.E.I.

CATEGORIE 7

Diplômes universitaires de 1er cycle, B.T.S., D.E.U.S.T., D.U.T., diplômes des professions sociales ou de santé

CATEGORIE 8

Diplômes universitaires de 2ème ou 3ème cycle, diplômes d'ingénieur, d'une grande école



Le tableau suivant indique la répartition par catégorie et par liste des diplômes des différents candidats:

Tableau n° 11: Classification par liste et par catégorie

1

2

3

4

5

6

7

8

L.O.

-

-

-

-

-

-

4

3

L.C.R.

-

-

-

-

-

5

2

6

P.S.-P.C.F.

-

1

-

2

1

-

2

15

VERTS-C.A.P.

-

-

1

1

1

2

2

5

L.E.

-

-

1

-

-

1

1

2

FEM.D'ACT.

1

1

1

2

-

2

5

10

BENEVOLAT

-

-

-

-

-

-

2

2

U.D.F.-R.P.R.

-

-

-

3

-

3

5

10

U.F.L.

-

1

-

-

1

2

-

7

F.N.

-

-

-

1

-

-

1

4

TOTAL

1

3

3

9

3

15

24

64

II/ Des études longues


Trois remarques peuvent être faites:

Tout d'abord, on observe que la catégorie 8 est largement majoritaire dans l'échantillon étudié ( 52,46 % ). Par conséquent, les candidats aux élections régionales ont le plus souvent suivi des études longues. Ceci laisse à penser que les personnes ayant un diplôme élevé sont plus susceptibles de participer de manière active à la politique que les autres. Leur cursus leur permet mieux, sans doute, d'appréhender ce domaine.

Outre cette catégorie, beaucoup ont un diplôme qui se situe dans les catégories 6 et 7 ( à peu près 32 % ). Les autres catégories sont peu représentées ( 15,57 %).

Quelle que soit la liste et quel que soit le nombre de candidats concernés dans celle-ci, ce sont toujours les catégories 6, 7 et 8 qui prédominent. Ceci est particulièrement marquant dans les listes P.S.-P.C.F., U.D.F.-R.P.R. et Femmes d'action, où les diplômes de soixante quatre candidats sur soixante six sont connus. Ainsi, que la liste soit partisane ou pas, il n'y a aucune différence. De même, peu importent les prétentions de chaque liste avant les élections.

Ces remarques doivent bien sûr être nuancées, étant donné que seulement un peu plus de la moitié des candidats est étudiée dans cette section.

Concernant les dix têtes de liste, cinq ont un diplôme de catégorie 8 ( Jacques CHEREQUE, Michel CLAIRE, Jean-Claude BARDET, Claude GAILLARD et Carole HEIT ) et quatre de catégorie 7 ( Alain CHARTIER, Christiane NIMSGERN, Geneviève CANTINEAUX et Danielle BOHAIN-LOUIS ). Seul François GUILLAUME se situe dans la catégorie 6 avec le baccalauréat.

Section 4: Les catégories socioprofessionnelles


Cette caractéristique sera envisagée à deux niveaux, comme cela a déjà été fait au cours de ce chapitre: tout d'abord sur l'ensemble des candidats, ensuite par liste en présence.

Les différentes professions ont été classées selon les huit catégories principales de la nomenclature de l'I.N.S.E.E. de 1982 qui sont les suivantes:

Compte tenu des déclarations souvent peu précises des candidats, les différentes professions n'ont pas été répertoriées dans les sous-catégories distinguées par la nomenclature.

Pour certains candidats, il a été pris en compte non pas leur profession comme ils l'avaient indiqué, mais les mandats qu'ils détiennent, quand ceux-ci rentrent dans la catégorie "cadres et professions intellectuelles supérieures". Ceci est plus proche de la réalité. C'est le cas par exemple pour François GUILLAUME: sur les documents de sa liste, il était mentionné qu'il était agriculteur, mais c'est sa fonction de député qui a été retenue.

I/ Etude globale


L'analyse des professions déclarées par les candidats révèle une nette prédominance des "cadres et professions intellectuelles supérieures" ( 23,63 % ) et des "professions intermédiaires" ( 27,73 % ). Ces deux catégories rassemblent à elles deux 51,36 % des candidats. Ensuite viennent les "retraités" ( 13,64 % ), les "autres personnes sans activité professionnelle" ( 13,64 % ) et les "employés" ( 11,36 % ).

Les "agriculteurs exploitants", "artisans, commerçants et chefs d'entreprises" et "ouvriers" sont beaucoup moins nombreux, tous en dessous de 6 %.

Il est intéressant d'analyser séparément les professions des hommes et celles des femmes.

Chez les candidates, ce sont les "professions intermédiaires" qui sont le plus représentées ( 32,69 % ). Elles ne sont que 19,23 % à figurer dans les "cadres et professions intellectuelles supérieures". Puis viennent les "employés" ( 16,35 % ), "autres personnes sans activité professionnelle" ( 16,35 % ) et "retraités" ( 10,58 % ). Dans les autres catégories, les candidates sont très peu nombreuses ( moins de 2 % dans chacune ).

Les candidats figurent surtout dans les "cadres et professions intellectuelles supérieures" ( 27,59 % ). On peut remarquer la différence avec le pourcentage de femmes dans cette même catégorie. Ils sont 23,28 % à se situer dans les "professions intermédiaires", 16,38 % dans les "retraités", 11,21 % dans les "autres personnes sans activité professionnelle" et 9,48 % dans les "artisans, commerçants et chefs d'entreprises". Ceux des autres catégories sont peu nombreux ( moins de 7 % dans chacune ).

II/ Par liste en présence

A/ Une certaine diversité



Six des huit catégories de l'I.N.S.E.E. sont représentés dans cette liste. Les candidats de Lutte Ouvrière figurent surtout dans la catégorie des "employés" ( 36,37 % ). Ils sont également nombreux dans celle des "professions intermédiaires" ( 31,82 % ). Dans chacune des autres catégories, ils sont moins de 10 %. Il est intéressant de remarquer que sept des candidats travaillent dans le secteur médical, à commencer par Christiane NIMSGERN.

Les candidats de cette liste exercent des professions qui se situent dans cinq catégories. Les "professions intermédiaires" sont les plus nombreuses ( 31,82 % ). Ensuite arrivent les "autres personnes sans activité professionnelle" ( 27,3 % ). Ceci est la conséquence de la présence importante de "jeunes", pour la plupart encore étudiants. Les "employés" représentent 22,73 % des candidats de la L.C.R. Dans les deux autres catégories, ils sont moins de 15 %. Il faut noter que cinq personnes de la liste travaillent dans l'enseignement.

Seulement quatre des huit catégories sont représentées dans cette liste. C'est celle qui en compte le moins. A l'inverse des deux listes précédentes, ce sont les "cadres et professions intellectuelles supérieures" qui prédominent ( 36,37 % ). Puis suivent les "professions intermédiaires" et les "retraités" ( 27,3 % des candidats dans chacune ). Les "employés" ne sont que deux ( 9,09 % ).

Cette liste est la seule à représenter les huit catégories de l'I.N.S.E.E. La majeure partie de ses candidats figurent dans les "professions intermédiaires" ( 45,47 %). Les "cadres et professions intellectuelles supérieures" sont 13,64 %, tout comme les "autres personnes sans activité professionnelle". Les autres catégories sont moins représentées ( moins de 10 % chacune ).

Six catégories sont concernées dans cette liste. La plus nombreuse est celle des "professions intermédiaires" ( 36,37 % ). Il s'agit ensuite des "cadres et professions intellectuelles supérieures" ( 18,17 % ). Les "employés" et les "retraités" sont un peu moins représentés ( 13,64 % pour chaque catégorie ). Les "artisans, commerçants et chefs d'entreprises" et les "autres personnes sans activité professionnelle" sont tous deux en dessous de 10 %.

Seule la catégorie des "ouvriers" n'est pas représentée par la liste menée par Carole HEIT. Contrairement à l'ensemble des candidates aux élection régionales, ce sont les "cadres et professions intellectuelles supérieures" qui prédominent ici ( 31,82 % ). Si cette liste ne s'était pas présentée, la proportion de femmes dans les "professions intermédiaires" aurait été encore plus importante. Les "employés" et "autres personnes sans activité professionnelle" sont 18,17 % chacune. Les autres catégories sont moins importantes.

Six des huit catégories sont représentées. Les "professions intermédiaires" sont les plus nombreuses ( 36,36 % ). Les "autres personnes sans activité professionnelle" représentent 22,73 % des candidats, pour les raisons évoquées dans la liste de la L.C.R. Les autres catégories sont moins importantes, toutes en dessous de 15 %.

Six catégories sont représentées. Les "cadres et professions intellectuelles supérieures" prédominent nettement ( 50 % ). Les "professions intermédiaires" sont également bien représentés ( 22,74 % ). Les autres catégories sont toutes inférieures à 10 %.

La liste emmenée par François GUILLAUME regroupe six catégories. Les "cadres et professions intellectuelles supérieures" sont les plus importants ( 40,92 % ), comme dans la liste précédente. Ensuite viennent les "professions intermédiaires" ( 18,17 % ). Les autres catégories sont toutes inférieures à 15 %.

Cinq catégories seulement sont représentées. La plus importante est celle des "retraités" ( 50 % ), pour les raisons évoquées dans la section sur l'âge. Les "autres personnes sans activité professionnelle" sont au nombre de cinq ( 22,73 % ). A la différence des listes de la L.C.R. et du Mouvement du Bénévolat Associatif, ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de "jeunes", mais parce que les quelques femmes présentes sur cette liste sont quasiment toutes sans profession. Les autres catégories sont moins importantes.

B/ L'effectivité du critère de la diversité professionnelle


Quatre listes l'ont retenu lors de leur constitution: Union et Force Lorraine, Femmes d'action, Lutte Ouvrière et celle du Bénévolat Associatif.

Ce critère est satisfait sur la liste menée par Carole HEIT, même si les "cadres et professions intellectuelles supérieures" sont assez nombreux. Les trois autres listes ont un peu moins bien réussi, puisque seulement six catégories sont représentées sur chacune. Concernant la liste conduite par François GUILLAUME, la catégorie prédominante, identique à celle de Femmes d'action, est trop importante par rapport aux autres.

Il est intéressant de constater que c'est la liste Verts 54-C.A.P. qui satisfait pleinement à ce critère, alors qu'elle n'en a pas tenu compte.

Section 5: L'enracinement local des candidats


Deux données permettent de mesurer l'attachement des candidats à la Meurthe-et-Moselle: leur domicile et leur lieu de naissance.

I/ Le domicile


Les déclarations de domicile des candidats rendent évidentes l'absence quasi-complète de "parachutés". Deux personnes seulement ne résident pas dans notre département: Nathalie MERCIER ( U.D.F.-R.P.R. ), qui habite à Epinal, et Catherine CHATON ( F.N.), qui habite Versailles. Jérôme DENOLLE, candidat sur la liste du Front National, était encore récemment domicilié à Caen.

A/ Etude globale


Les candidats viennent pour la majeure partie de Nancy et de sa proche banlieue ( 50,91 % d'entre eux ). Vingt sont domiciliés dans sa région avoisinante ( 9,1 % ). Le nord de la Meurthe-et-Moselle est lui représenté par trente sept candidats ( 16,82 % ). Lunéville et le sud-est du département le sont un peu moins ( 4,1 % ). Le toulois également ( 4,5 % ).

Sur les dix têtes de liste, deux seulement n'habitent pas Nancy ou ses environs: François GUILLAUME ( Lunéville ) de la liste Union et Force Lorraine et Michel CLAIRE ( Bayon ) de la liste Lorraine Ecologie.

Parmi les vingt deux candidats élus le 15 mars 1998, neuf sont domiciliés à Nancy, cinq dans sa région avoisinante, cinq également dans le nord de la Meurthe-et-Moselle, deux du côté de Lunéville et un au sud-ouest du département.

B/ Par liste en présence



Les candidats de Lutte Ouvrière sont essentiellement concentrés autours de Nancy. Deux sont domiciliés à Lunéville.

Un candidat est domicilié au nord du département, Jean-François LEICK ( Herzerange ), en 3ème position. Les autres, tout comme ceux de Lutte Ouvrière, sont pour la plupart de Nancy et de ses environs. Claude CUNY, 11ème sur la liste habite un peu plus au sud ( Rosière aux Salines ).

Ses candidats, contrairement à ceux des deux listes précédentes, sont mieux répartis sur l'ensemble du département. Cinq viennent du nord, parmi lesquels deux candidats élus le 15 mars, Christian ECKERT ( Trieux ) pour le Parti Socialiste et Michel GILLES ( Jarny ) pour le Parti Communiste. Un candidat est domicilié au sud-est, Marie-Christine BERNARD ( Glonville ), 17ème sur la liste. Les autres sont presque tous de la région nancéienne.

Cette liste est assez bien représentative de la Meurthe-et-Moselle. Huit candidats viennent du nord du département, dont cinq parmi les dix premiers. Un candidat est domicilié à Toul ( Denis WEBER en 9ème position ). Deux sont situés dans les environs de Pont-à-Mousson et un du côté de Lunéville. Les autres habitent Nancy et sa région avoisinante.

Les candidats représentent moins l'ensemble du département que la liste précédente. Ils sont presque tous regroupés autours de Nancy ou au sud de l'agglomération. Un seul vient du nord du département, Charlotte LEONARD ( Valleroy ), 4ème sur la liste. Le Lunévillois n'est pas représenté.

Quatorze des vingt deux candidates de la liste menée par Carole HEIT sont domiciliées à Nancy ou dans sa proche banlieue. C'est le cas des cinq premières de la liste. Les autres candidates viennent du nord de la Meurthe-et-Moselle ( la 6ème et la 9ème ), du Toulois ( la 7ème et la 17ème ), des environs de Bayon ( la 8ème ) et du sud-est du département ( la 13ème et la 14ème ).

Treize candidats viennent de Nancy et de ses environs, dont les deux premiers sur la liste. Cinq sont domiciliés au nord du département aux alentours de Longwy et trois au sud-ouest. Le Lunévillois n'est pas représenté.

Mis à part le Lunévillois qui n'est pas représenté, les candidats de la liste conduite par Claude GAILLARD sont assez bien répartis sur le reste du département. Quatre sont domiciliés au nord, dont un des candidats élu cette année, André FERRARI. Deux à Pont-à-Mousson, trois au sud de Nancy et un dans le Toulois. Les autres pour la plupart viennent de l'agglomération nancéienne et de ses environs. Seule Nathalie MERCIER réside à l'extérieur de Meurthe-et-Moselle ( Epinal ).

La liste de François GUILLAUME est sans doute celle dont les candidats représentent le mieux la Meurthe-et-Moselle. Les trois premiers qui ont été élus le 15 mars 1998 sont domiciliés dans trois grandes villes du département: Lunéville pour la tête de liste, Nancy pour Philippe SOUCHAL et Briey pour Guy VATTIER. Outre ceux-ci, quatre candidats viennent du nord, deux du toulois, un de Pont-à-Mousson, un de Vézelise et un autre de Baccarat au sud-est. Onze candidats habitent Nancy et ses environs.

Les candidats de la liste conduite par Jean-Claude BARDET viennent de différents endroits de Meurthe-et-Moselle. Six sont domiciliés au nord du département, deux du côté de Pont-à-Mousson, deux dans le Toulois, un à Lunéville. Une grande partie des autres habite l'agglomération nancéienne. Seule Catherine CHATON réside à l'extérieur ( Versailles ).

C/ L'effectivité du critère de représentation géographique


Trois listes n'avaient pas pris en compte ce critère pour sélectionner leurs candidats: L.O., la L.C.R. et Lorraine Ecologie. Cela se voit en effet dans leur liste définitive. Concernant plus particulièrement celle menée par Michel CLAIRE, il est évident que le faible effectif du C.I.E.L. ne permettait pas qu'on s'attache à ce critère.

Pour les autres listes, le résultat est plus ou moins satisfaisant. La liste Union et Force Lorraine est celle qui y est le mieux parvenue. Ses candidats viennent de divers endroits du département, mais surtout ceux qui ont été élus.

Le défaut principal de la liste U.D.F.-R.P.R. est d'être totalement absente du Lunévillois. C'est d'ailleurs ce que lui reprochait François GUILLAUME. De plus, quatre de ses élus sur les six sont de la région nancéienne.

La critique faite à la liste P.S.-P.C.F. est à peu près la même. Le lunévillois est quasiment oublié, de même que Pont-à-Mousson et ses environs. De plus, cinq de ses élus résident à Nancy ou dans ses alentours. Il est vrai que ce critère a dû être considérablement diminué par rapport aux critères politiques qui étaient définis.

Les Verts 54 et la C.A.P. sont assez bien parvenus à respecter le critère de représentation géographique.

La liste Front National également. Cependant, trois de ses quatre élus résident à Nancy.

La liste Femmes d'action, malgré sa difficulté à se constituer, a tout de même réussi à avoir des candidates provenant de divers endroits de la Meurthe-et-Moselle. Il est vrai que les cinq premières de la liste habitent l'agglomération nancéienne, mais le résultat obtenu est tout de même respectable, compte tenu du fait qu'il ne s'agit pas d'une formation avec des militants, et donc qu'il est plus difficile de constituer une liste, qui plus est avec des personnes provenant d'endroits différents.

Le Bénévolat Associatif y est moins bien parvenu, puisqu'aucun de ses candidats ne réside dans le Lunévillois.

II/ Le lieu de naissance


Sur les deux cent vingt candidats aux élections régionales, cent vingt sont nés en Meurthe-et-Moselle ( 54,55 % ) et quarante trois dans les trois autres départements qui composent la Lorraine ( 19,55 % ), notamment en Moselle ( dix neuf candidats soit 8,64 % ). On peut remarquer que près du quart des candidats est né à Nancy ( 23,18 % ).

Cinquante sept seulement sont nés en dehors de la Lorraine ( 25,91 % ). Parmi eux, dix sont natifs de départements voisins à notre région ( 4,54 % ) et treize de pays étrangers ( 5,91 % ).

Les femmes sont plus nombreuses à être originaires de Lorraine que les hommes ( 80,77 % d'entre elles contre 68,1 % d'entre eux ).

C'est la liste du Front National qui compte le plus grand nombre de candidats nés ailleurs qu'en Lorraine ( 36,4 % ). A l'inverse, ce sont les listes présentées par Lutte Ouvrière, Lorraine Ecologie et le Mouvement du Bénévolat Associatif qui en comptent le moins ( 18,18 % ).

Sur les dix têtes de listes, quatre ne sont pas originaires de Meurthe-et-Moselle: Jacques CHEREQUE qui est né à Dijon ( Côte d'Or ), Claude Gaillard qui est né à Montriond ( Haute-Savoie ), Carole HEIT qui est née à Saint-Dié ( Vosges ) et Alain CHARTIER qui est né à Précigné ( Sarthe ).

Chapitre II: Le profil politique des candidats


Outre les données socio-individuelles des candidats, il est important d'analyser les données politiques qui les concernent. Les candidats n'ont en effet pas le même profil politique, et l'ordre sur les listes n'y est pas totalement indifférent.

Il faut avant tout remarquer que seule une minorité d'entre eux a eu au moins un parent qui a approché ce domaine, et il ne s'agit pas forcément des candidats situés en début de liste.

Trois points sont intéressants à étudier: leur passé électif, c'est-à-dire savoir quels sont ceux qui ont déjà participé à des élections en tant que candidat et qui ont pu être élus, leur appartenance à des partis politiques, ainsi que celle à des organisations collectives.

Section 1: une connaissance du monde électoral pour la plupart

I/ Les mandats déjà exercés

A/ Etude globale

Tableau n° 12: Mandats électifs des candidats ( tableau ne tenant pas compte des cumuls de mandats )

NOMBRE

POURCENTAGES

Député

2

0,91 %

Conseiller régional

14

6,36 %

Conseiller général

4

1,82 %

Maire

13

5,91 %

Maire-adjoint

18

8,18 %

Conseiller municipal

26

11,82 %

Pdt. d'une structure intercommunale

1

0,45 %

Vice-pdt. d'une structure intercommunale

4

1,82 %

Conseiller communautaire

1

0,45 %

Sans mandat électif

155

70,45 %

Tableau n° 13: Mandats électifs des candidats ( tableau tenant compte des cumuls des mandats )

NOMBRE

POURCENTAGES

Maire, cons.rég., cons.gén.

1

0,45 %

Maire, cons.rég., vice-pdt. d'une structure intercommunale

1

0,45 %

Maire, cons.rég., Pdt. d'une structure intercommunale

1

0,45 %

Maire-adj., cons.rég., vice Pdt. d'une structure intercommunale

1

0,45 %

Député, cons.municipal

1

0,45 %

Maire, cons.général

1

0,45 %

Maire, cons.communautaire

1

0,45 %

Maire, vice-pdt. d'une structure intercommunale

2

0,91 %

Cons.rég., cons.gén.

1

0,45 %

Cons.rég., Maire-adjoint

2

0,91 %

Cons.rég., cons.municipal

2

0,91 %

Député

1

0,45 %

Cons.régional

5

2,27 %

Cons.général

1

0,45 %

Maire

6

2,73 %

Maire-adjoint

15

6,82 %

Cons.municipal

23

10,45 %

Sans mandat électif

155

70,45 %

Tableau n° 14: Récapitulatif global des candidats par rapport aux mandats électifs détenus

NOMBRE

POURCENTAGES

Candidats détenteurs de 3 mandats électifs

4

1,82 %

Candidats détenteurs de 2 mandats électifs

10

4,55 %

Candidats détenteurs d'1 mandat électif

51

23,18 %

Candidats sans mandat électif

155

70,45 %

Tableau n° 15: Nbre. de mandats détenus par les candidats des différentes listes

-

Aucun mandat

Un mandat

Deux mandats

Trois mandats

L.O.

22

-

-

-

L.C.R.

22

-

-

-

P.S.-P.C.F.

8

11

3

-

Verts-C.A.P.

16

6

-

-

L.E.

17

5

-

-

Femmes d'act.

15

7

-

-

Bénévolat asso.

21

1

-

-

U.D.F.-R.P.R.

5

9

5

3

U.F.L.

12

7

2

1

F.N.

17

5

-

-



Toutes listes confondues, soixante cinq candidats sur deux cent vingt détenaient déjà quatre vingt trois mandats avant les élections régionales, soit 29,55 % d'entre eux ( tableau n° 12 ). Quatre en possédaient trois ( 1,82 % ), dix en possédaient deux ( 4,55 % ) et cinquante et un n'en possédaient qu'un seul ( 23,18 % ) ( tableau n° 14 ).

L'analyse du tableau n° 12 montre que les personnes ayant un mandat de conseiller municipal sont les plus nombreuses parmi les candidats ayant un mandat à postuler un siège de conseiller régional ( 11,82 % ). Celle ayant un mandat de maire adjoint également ( 8,18 % ). On remarque que quatorze conseillers régionaux élus en 1992 souhaitent poursuivre leur mandat. Bien entendu, cette analyse ne tient pas compte des cumuls de mandats, et certains candidats peuvent détenir plusieurs de ceux cités ci-dessus.

Les candidats n'ayant pas de mandat sont les plus nombreux ( 70,45 % ) ( tableau n° 12 ). Cependant, ceux-ci sont plutôt situés en fin de liste: en effet, quatre vingt quinze ( 61,29 % d'entre eux ) sont en deuxième partie, contre soixante ( 38,71 % ) en première. Les candidats ayant un mandat sont à l'inverse plutôt situés en début de liste: cinquante sont dans les places 1 à 11 ( 76,92 % d'entre eux ), contre quinze ( 23,08 % ) dans les places 12 à 22. Au total, sur les cent dix premières places de l'ensemble des listes, soixante sont occupées par des candidats sans mandat ( 54,55 % ) et cinquante par des candidats ayant un mandat ( 45,45 % ).

Toutefois, comme on le verra dans l'analyse détaillée qui va suivre, cela varie énormément selon les listes.

Il convient de remarquer que parmi les candidats n'ayant pas de mandats, certains en ont exercé un auparavant ( dix avec certitude ). D'autres jamais ( soixante et onze avec certitude ), soit parce qu'il s'agit de leurs premières élections, soit parce qu'ils n'ont jamais été élus.

Sur l'ensemble des candidates, vingt six ont au moins un mandat ( 25 % d'entre elles ). Deux parmi elles en cumulent deux, toutes les autres n'en ont qu'un. Ce sont les mandats de conseiller municipal et de maire adjoint qu'elles occupent le plus ( 76,92 % de celles-ci ).

B/ Par liste en présence

1° Les "petites listes"



Deux d'entre elles n'ont aucun candidat possédant un mandat. Il s'agit des listes Lutte Ouvrière et de la L.C.R. Pour les autres, cela varie: la liste du Bénévolat Associatif n'en a qu'un ( Mary-Claude CONTY ). Lorraine Ecologie en a cinq, la liste "Alternative de Gauche" en a six et la liste menée par Carole HEIT sept. Aucun candidat de ces trois listes ne cumule de mandats. La liste de François GUILLAUME est celle qui rassemble le plus de candidats ayant un ou plusieurs mandats: sept en ont un seul, deux en possèdent deux et un en possède trois.

Sur les vingt neuf candidats de ces listes ayant un mandat, vingt cinq sont en première partie de liste ( 86,21 % ).

2° Les "grandes listes"



Les grands Partis ont fait appel à des notables souvent confirmés déjà pourvus en Meurthe-et-Moselle d'un ou plusieurs mandats et disposant vis-à-vis des électeurs d'une notoriété certaine.

En effet, ces trois listes détiennent cinquante mandats à elles seules. Au Front National, cinq candidats détiennent un mandat chacun. Sur la liste P.S.-P.C.F., il y en a quatorze, dont trois qui en détiennent deux. La liste U.D.F.-R.P.R. est la plus mandatée: neuf de ses candidats en ont un, cinq en ont deux et trois en ont trois.

Sur les trente candidats de ces listes ayant au moins un mandat, vingt cinq sont en première partie de liste ( 83,3 % d'entre eux ).

II/ Un baptême électif pour une minorité d'entre eux

Tableau n° 16: Participation électorale par liste et par candidats

première participation

déjà candidats par le passé

donnée inconnue

L.O.

?

10

12

L.C.R.

1

15

6

P.S.-P.C.F.

3

17

2

Verts-C.A.P.

?

9

13

L.E.

2

9

11

Fe.d'action

13

9

0

Bénévolat asso.

2

5

15

U.D.F.-R.P.R.

4

18

0

U.F.L.

?

13

9

F.N.

1

16

5



Le tableau ci-dessus montre que cent vingt et un des candidats aux élections régionales du 15 mars 1998 avaient déjà été candidats par le passé ( 55 % ). Seulement vingt six participaient pour la première fois à des élections ( 11,82 % ). Ceci n'a pas été possible à déterminer pour soixante treize candidats ( 33,18 % ). Pour la majeure partie de ceux-ci il doit s'agir de leur première candidature, mais ceci reste une supposition.

Peu de candidats sur les listes P.S.-P.C.F. et U.D.F.-R.P.R. n'avaient aucune expérience des élections. A l'inverse, treize candidates de la liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine" ont eu leur baptême électif.

Dix des candidats de la liste Lutte Ouvrière étaient présents aux élections municipales de 1995 à Nancy. Christiane NIMSGERN et Dominique BARBIN ont d'ailleurs été candidats à plusieurs élections depuis les années 70.

Il faut noter également que trente deux candidats à ces élections l'étaient déjà à celles de 1992.

De même, dix huit candidats aux élections régionales le sont également aux élections cantonales: treize sur la liste du Front National, un sur la liste Verts 54-C.A.P., trois sur la liste P.S.-P.C.F. et un sur la liste Union et Force Lorraine.

Section 2: Les Partis politiques bien représentés


Sur les dix listes présentes aux élections régionales, six sont l'expression d'un ou de plusieurs Partis politiques. La liste Union et Force Lorraine, bien qu'elle comprenne des adhérents de différentes formations, est avant tout l'expression d'un homme.

Cette section va donc traiter essentiellement de ces listes partisanes, particulièrement de celles où il y a eu un bon taux de réponses au questionnaire.

I/ Les candidats adhérents d'un Parti

A/ Un nombre important


Tous les candidats des listes P.S.-P.C.F., Verts 54-C.A.P., U.D.F.-R.P.R. et F.N. sont membres de leur Parti respectif, soit quatre vingt huit au total. Les deux listes d'extrême-gauche ont également beaucoup d'adhérents, cependant, certains candidats sont de simples sympathisants. Leur nombre exact n'est pas connu.

Les listes non partisanes comprennent aussi des candidats inscrits dans un Parti: quatre sont concernés sur la liste "Femme d'action! Pour une autre Lorraine" ( les vingt deux candidates ayant répondu au questionnaire, ce chiffre est définitif ), et quatre également sur la liste de François GUILLAUME. Pour cette dernière par contre, le chiffre exact n'est pas connu. De même, certains candidats à l'image de la tête de liste se sont fait exclure à la suite de leur candidature.

B/ Les dates d'adhésion


Seules les listes P.S.-P.C.F., Verts 54-C.A.P. et U.D.F.-R.P.R. vont être analysées, le nombre de réponses étant trop peu important pour les autres. Tableau n° 17: Années d'adhésion des candidats à leur Parti politique

-

Années 50

années 60

années 70

années 80

années 90

P.C.F.

2

2

0

1

0

P.S.

-

-

6

1

3

Verts 54

0

0

0

5

1

C.A.P.

0

0

0

0

10

U.D.F.

0

0

2

4

4

R.P.R.

0

1

3

1

4



La plupart des candidats de la liste P.S.-P.C.F. ont adhéré à leur Parti avant les années 80, comme l'indique le tableau ci-dessus. La date d'adhésion moyenne se situe aux alentours de l'année 1975.

L'ordre sur la liste ne tient pas compte de l'ancienneté partisane: certains candidats qui sont au Parti Socialiste depuis les années 70 se retrouvent derrière des candidats membres seulement depuis les années 80. Ainsi, Frédéric BRIGIDI, qui termine la liste est au P.C.F. depuis 1956. Bien entendu, Jacques CHEREQUE et Roland FAVARO, tous deux leaders de leur Parti, sont inscrits depuis plus longtemps que la plupart des autres candidats ( 1970 pour le premier et 1955 pour le second ).

En ce qui concerne les Verts 54 et la C.A.P., c'est un peu particulier. L'apparition des Verts sur la scène politique se situe pendant les années 80, et quasiment tous les candidats de cette formation se sont inscrits à cette époque. La C.A.P. s'est créée elle en 1994, par conséquent, ses dix membres sur la liste sont tous membres depuis à peu près cette date.

La majeure partie des candidats de la liste d'Union sont adhérents depuis les années 80 ( ceci est vrai pour les deux formations ). La date d'adhésion moyenne se situe aux alentours de l'années 1981.

Tout comme pour la liste de Gauche, l'ordre est indifférent de l'ancienneté. Les deux leaders Claude GAILLARD et Gérard LEONARD se sont inscrits en 1973 et 1968, soit plus récemment que leurs homologues sur l'autre liste.

II/ Les responsabilités exercées au sein de ceux-ci


Les candidats appartenant à une formation politique sont généralement pourvus de responsabilités au sein de celle-ci. C'est flagrant pour les trois listes P.S.-P.C.F., U.D.F.-R.P.R. et F.N., un peu moins pour les autres.

Sur la liste P.S.-P.C.F., la plupart des candidats ont une fonction partisane. Trois seulement ont indiqué qu'ils étaient de simples militants. Ces fonctions sont diverses:

Pour les socialistes, on dénombre trois secrétaires fédéraux, trois secrétaires de section, un membre du Comité Directeur ( Jacques CHEREQUE ) et un membre du bureau de Nancy. De même, on retrouve l'ancien Premier secrétaire fédéral de Meurthe-et-Moselle ( Jean-François GRANDBASTIEN ). Trois des candidats communistes sont eux aussi pourvus de postes importants au sein du P.C.F. Roland FAVARO est membre du Comité National et secrétaire régional, Michel GILLES est membre du Bureau Fédéral et secrétaire de section et Patrick HATZIG est secrétaire fédéral du département.

La même tendance s'observe sur la liste U.D.F.-R.P.R. Sur les vingt candidats ayant répondu au questionnaire, quatre n'ont aucune responsabilité.

On retrouve le président départemental de Démocratie Libérale ( Claude GAILLARD ), le vice-président de Force Démocrate ( Christian PARRA ) et de Démocratie Libérale ( Olivier RICARD ) et la vice-présidente du Parti Radical ( Marie-Noëlle MAISTRE ). Le secrétaire général de la fédération de Meurthe-et-Moselle du Parti Radical ( André FERRARI ) est également présent, ainsi que des membres du Comité Départemental du R.P.R. ( Gérard LEONARD et François FORIN ), des secrétaires ou délégués de circonscription et une membre du Bureau National Adhérents Directs ( Monique François ). Cette liste n'est pas exhaustive.

Au Front National, il en est de même. Tous les candidats en position éligible ont des responsabilités.

Jean-Claude BARDET est membre du Bureau Politique, secrétaire régional et secrétaire départemental. Gérard BARGOIN a lui été secrétaire départemental adjoint jusqu'en 1998. Il a été remplacé à ce poste par Jérôme DENOLLE, en 4ème position sur la liste. Jacques PEYROU est responsable d'une circonscription au nord de la Meurthe-et-Moselle et Jeannine MASSART est membre du Bureau départemental.

Dans une moindre mesure, cela se vérifie aussi pour certains candidats des autres listes partisanes.

Sur la liste Union et Force Lorraine, on retrouve ainsi la présidente du M.P.F. 54 ( Claude MOREL ). D'autres candidats ont également des responsabilités.

Sur la liste Alternative de Gauche, Colette GOEURIOT est membre du Bureau fédéral. Le secrétaire départemental adjoint des Verts 54 est également présent ( Denys CROLOTTE ). Daniel CANO-GARCIA est lui membre du bureau départemental et du bureau régional des Verts.

La tête de liste de la L.C.R., Alain CHARTIER, se trouve à la direction du Parti en Meurthe-et-Moselle.

Les deux premiers candidats de la liste Lutte Ouvrière ( Christiane NIMSGERN et Dominique BARBIN ) ont eux aussi des responsabilités importantes.

Michel CLAIRE est responsable de la région Lorraine pour le M.E.I.

Ainsi, les Partis placent sur leur liste en priorité des personnes exerçant des fonctions internes importantes.

III/ Temps hebdomadaire passé à militer


Il est très difficile de répondre précisément à cette question. Les candidats n'ont d'ailleurs souvent donné qu'une estimation du temps qu'ils passent à militer pour leur formation. L'interprétation des réponses est par conséquent très délicate, et doit être jugée avec prudence.

Il faut également préciser que certains candidats, en plus de leur profession, exercent aussi un mandat. Ils ont donc peu de temps à consacrer à leur Parti.

Au total, quarante huit candidats ont donné une réponse chiffrée. Il s'agit bien sûr d'un ordre de grandeur. Leurs réponses ont été insérées dans le tableau suivant:

Tableau n° 18: Temps hebdomadaire passé à militer par les candidats

1 heure ou moins

1 à 3 heures

3 à 5 heures

5 à 7 heures

7 à 9 heures

9 heure et plus

L.C.R.

-

-1

1

-

-

3

P.S.-P.C.F.

1

3

-

-

2

6

Verts-C.A.P.

2

3

1

-

1

1

L.E.

-

1

-

-

1

-

U.D.F.-R.P.R.

2

3

3

1

1

5

U.F.L.

-

-

-

2

-

1

F.N.

-

-

-

-

-

3

TOTAL

5

11

5

3

5

19



Il apparaît selon les réponses que les adhérents se classent en trois groupes distincts:
* Ceux qui militent beaucoup par semaine ( 7 heures et plus )
* Ceux qui militent peu par semaine ( jusqu'à 3 heures )
* Ceux qui se situent entre ces deux extrémités

La moitié des candidats ayant répondu est dans le premier groupe, le tiers est dans la deuxième et le reste, moins nombreux, se situe dans le troisième. Ainsi, les candidats militent soit beaucoup, soit peu par semaine.

Section 3: L'appartenance à des organisation


Les candidats, en plus d'être membres dans des formations politiques, appartiennent aussi assez souvent à d'autres organisations: les syndicats ou les associations.

I/ Les syndicats


Les candidats ayant renvoyé le questionnaire sont assez souvent syndiqués en ce qui concerne la Gauche. On peut penser que ceux des listes Lutte Ouvrière et de la L.C.R. qui n'ont pas répondu le sont également. Ceux des listes de droite le sont un peu moins.

La C.F.D.T. est la plus citée, puis la C.G.T. et enfin F.O. De plus, certains candidats appartiennent à des syndicats propres à leur profession: syndicat de la sidérurgie, syndicat hospitalier, syndicat des jeunes agriculteurs, syndicat des enseignants...

II/ Les associations


Les candidats sont plus nombreux à être dans le monde associatif que dans le monde syndical. Les associations citées sont très différentes:

Certaines sont de type humanitaire ( D.A.L., croix-rouge...), d'autres sportives et culturelles. Les associations de quartier ou de défense du patrimoine sont assez nombreuses. Les candidats des listes écologistes font essentiellement partie d'associations de défense de l'environnement ou de protection de certains sites ( "association de défense du massif de Haye"...). Enfin, on remarque que les association féminines sont bien représentées, surtout par les candidates de la liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine" ( "femmes responsables", "en féminie", "femmes avenir"...).

CHAPITRE III: Les candidats dans ces élections


Dans ce chapitre, il va être intéressant d'analyser les raisons qui ont poussé certains candidats à se présenter, le rôle qu'ils ont tenu dans la campagne et enfin, les réflexions qu'ils ont à faire sur les élections régionales.

L'analyse ne va concerner que les candidats des listes P.S.-P.C.F., U.D.F.-R.P.R. et "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine". Ce sont en effet ceux qui ont répondu le plus massivement au questionnaire qui leur était proposé. Ainsi, il va être intéressant de faire la comparaison entre ces trois listes, deux étant partisanes et l'autre pas.

Section 1: Les motivations de l'acte de candidature


Les réponses obtenues peuvent être classées dans quatre groupes distincts, comme on va le voir.

Les personnes pour lesquelles la candidature n'a pas été spontanée et qui ont été simplement désignées n'ont pas été retenues ici. De toute façon, il s'agit de quelques candidats parmi ceux étudiés.

I/ Les raisons politiques


Parmi les réponses à la question "pourquoi êtes-vous candidat?", beaucoup invoquent ce type de raisons. C'est d'ailleurs la justification la plus souvent donnée à la candidature, et ceci pour les trois listes étudiées.

Ces raisons sont diverses:

De nombreux candidats déclarent avoir eu envie de participer à la gestion du bien commun, de défendre les services publics.

Beaucoup se sont présentés pour le programme défendu par la liste ou pour la liste elle-même. Un certain nombre des candidates de la liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine" ont aimé l'aspect associatif de la liste, et surtout le fait que ce soit une liste apolitique.

Une troisième réponse souvent donnée a trait au Parti lui même ou à son idéologie, c'est-à-dire que la candidature est motivée par sa défense et l'envie de le faire avancer.

Des candidats des deux listes partisanes ont avancé ce motif parmi d'autres, ou même comme unique raison de leur candidature.

Les problèmes de société se retrouvent également dans les réponses. On est candidat pour essayer de lutter contre eux, que ce soit le chômage ou la montée de l'extrémisme

Bien évidemment, certains candidats se présentent afin de poursuivre leur action au sein du Conseil Régional.

Une réponse assez fréquente chez les candidates de la liste menée par Carole HEIT est leur "écoeurement" des Partis politiques. C'est pour cela que certaines d'entre elles ont aimé cette liste, en dehors du système partisan.

Enfin, quelques candidats ont répondu franchement qu'ils se présentaient pour être élus. C'est sans aucun doute l'objectif souhaité par tous les candidats en position éligible.

Cependant, certains voient l'élection au Conseil Régional comme un moyen de parvenir à remporter une ou des élections futures, comme les municipales de 2001.

II/ La région Lorraine


Bien que ces élections aient directement un rapport avec la région, peu de candidats l'invoquent comme un motif de leur présence sur une liste.

Sur les treize réponses obtenues à cette question parmi les candidats de la liste P.S.-P.C.F., deux seulement y font référence: Roland FAVARO et Frédéric BRIGIDI. Tous deux considèrent que la région a un rôle important à jouer en politique.

Aucune candidate de la liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine" n'a mentionné la région dans ses motifs de candidature.

A Droite par contre, sur les dix neuf réponses données, cinq y font allusion. Généralement, on invoque l'envie de la servir, son intérêt pour la dimension régionale ou l'importance de celle-ci sur la scène politique.

III/ Une meilleure représentation féminine


Ces raisons sont toujours avancées par des candidates, surtout par celle de la liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine".

Celles des deux autres listes, quand elles les invoquent, se contentent de déclarer qu'elles se présentent pour féminiser la liste où elles se trouvent.

Les candidates de la liste menée par Carole HEIT ont indiqué deux raisons précises à leur satisfaction de voir des femmes se présenter:

Cela permet de montrer que les femmes existent et qu'elles peuvent faire quelque chose.

Leur vision de la vie politique est selon elles différente de celle des hommes, pas meilleure, mais complémentaire.

Il faut remarquer que contrairement à ce qu'on pourrait penser, peu de candidates se sont en fait présentées uniquement pour des raisons "féministes" sur cette liste. Sur les dix huit qui ont répondu à la question, cinq seulement invoquent exclusivement ce motif. Les autres, quand elles le mentionnent le placent généralement derrière des motifs politiques ou qui leur sont propres.

C'est pour cela que cette liste ne peut être qualifiée de "féministe", comme nous l'avons vu dans la première partie.

IV/ Pour des raisons morales ou par envie personnelle


Cette catégorie ne doit pas être négligée. Beaucoup de candidats ont effectivement des motivations très particulières de se présenter:

Certains par conviction qu'un citoyen doit s'engager de manière active en politique. D'autres invoquent leur désir de voir ce monde de plus près, de vivre une campagne de l'intérieur et d'en tirer une expérience. Des candidats ont également envie de s'investir un peu plus ou ressentent le besoin de prendre des responsabilités. On se présente aussi parfois uniquement par estime pour d'autres candidats ou pour le président sortant du Conseil Régional Gérard LONGUET. Cette liste n'est pas exhaustive et d'autres raisons peuvent être inclues dans cette catégorie.

Section 2: Leur rôle dans la campagne

I/ Les candidats des listes P.S.-P.C.F.


Parmi ceux qui ont répondu à la question relative à leur rôle dans la campagne, certains ont indiqué que celui-ci avait été modeste, voire presque insignifiant.

Pour les autres, leur rôle a varié selon leur position sur la liste.

Les têtes de liste ou les chefs de file ( Jacques CHEREQUE, Roland FAVARO, Claude GAILLARD et Gérard LEONARD ) ont bien entendu eu un rôle très important. Ce sont eux qui ont mené la campagne, fait les réunions et qui se sont occupés, avec d'autres personnes, de la conception des documents destinés à promouvoir la liste.

Les autres candidats ont eu un rôle plus restreint: ils ont participé aux différentes réunions et ont contribué à faire connaître la liste à l'endroit où ils résident.

II/ Les candidates de la liste "Femmes d'action! Pour une autre Lorraine


Elles ont eu un rôle beaucoup plus actif que les candidats des deux listes précédentes. Il a en effet fallu combler l'absence d'une organisation militante.

Les trois premières de la liste ( Carole HEIT, Nada DION et Josette STEINER ) ont eu un rôle très important ( organisation et direction de la campagne, choix des slogans et différents documents...).

Les autres candidates se sont investies en s'occupant de distribuer les tracts et d'organiser des réunions à proximité de leur lieu d'habitation. Certaines ont contribué financièrement à la campagne.

Section 3: leurs réflexions a posteriori


Lorsqu'ils commentent les élections régionales du 15 mars 1998 telles qu'ils les ont vécu, les candidats sont mitigés. Certains sont heureux de l'expérience qu'ils ont acquise alors que d'autres, à l'opposé, affichent clairement leur mécontentement.

I/ Les candidates de la liste "Femmes d'action" assez satisfaites


Globalement, les remarques des candidates sont plutôt positives. Elles ont pour la plupart apprécié le fait qu'il n'y ait aucun problème entre elles, bien que la liste rassemble des personnes des deux bords politiques ( neuf se disent être à droite, six à gauche et sept ne se prononcent pas ). Les treize candidates qui participaient pour la première fois à des élections sont ravies de l'expérience qu'elles ont vécues, et beaucoup d'entre elles sont prêtes à recommencer.

Cependant, des critiques sont quand même formulées: des candidates regrettent avant tout que la tête de liste n'ait pas été plus connue dans le monde politique. Ce manque de notoriété aurait contribué à ce que la liste n'obtienne aucune élue. D'autres trouvent dommage que les tendances de chacune n'aient pas été indiquées, malgré le caractère apolitique de la liste. Quelques-unes vont jusqu'à dire qu'une stricte parité gauche-droite aurait dû être instaurée, car il est vrai que la liste comprend plus de candidates de droite. Enfin, une candidate a déclaré que la liste aurait dû sans doute apparaître plus comme une liste pour la représentation des femmes en politique.

II/ Les critiques de deux leaders politiques

A/ Roland FAVARO


Selon lui, il aurait fallu une meilleure entente entre les quatre départements lorrains, afin de faire passer un message identique. De la sorte, le caractère régional de l'élection s'en serait trouvé renforcé, et les listes P.S.-P.C.F. seraient apparues plus unies vis-à-vis des électeurs.

Ensuite, il est regrettable que la liste de Meurthe-et-Moselle n'ait pas pu être élargie aux autres partenaires, comme les Verts 54 ou le M.D.C.

De plus, pour marquer davantage l'alliance entre le P.S. et le P.C.F., Roland FAVARO estime qu'il aurait dû être en deuxième position sur la liste, juste derrière Jacques CHEREQUE. Ces propos ne sont pas tout à fait inexacts, car des militants et des électeurs communistes ont sans doute trouvé que leur Parti suivait plus le Parti Socialiste qu'il ne l'accompagnait.

Concernant la mauvaise représentation féminine, le chef de file communiste a déclaré qu'une discrimination positive serait nécessaire pour résoudre ce problème. Il faudrait déjà que le citoyen se rapproche de la politique, car un citoyen sur deux est une femme.

B/ Claude GAILLARD


La critique de la tête de liste U.D.F.-R.P.R. porte sur trois points: le rôle de Paris, le rôle des militants et la réalisation des critères formulés pour sélectionner les candidats de sa liste.

Concernant le rôle de Paris, Claude GAILLARD estime qu'il est nécessaire pour régler des conflits régionaux, non susceptibles d'être réglés au niveau local. Cependant, cela suppose que les instances nationales soient un centre de décisions. Or, à ces élections, elles en ont été incapables, et leurs décisions ont plus compliqué l'élaboration de la liste qu'elles ne l'ont aidée.

Les militants selon lui devraient avoir une plus grande importance dans la procédure de constitution de la liste. Il faudrait alors concilier ceci avec le poids des instances centrales.

Au sujet des candidats qui composent la liste, Claude GAILLARD est plus ou moins satisfait. Pour lui, il y a trop de sortants, mais le minimum de renouvellement a été atteint. Concernant la représentation géographique, il est moyennement satisfait, et concernant la représentation féminine, il ne l'est pas du tout. Toutefois, il se félicite que ces femmes soient toutes compétentes et qu'elles n'aient pas été choisies uniquement, pour reprendre son expression, "parce qu'elles portent une jupe".

Selon lui, le R.P.R. a rendu l'effectivité des critères choisis par l'U.D.F. très difficile.

Cela n'a pas empêché qu'il y ait des candidats "performants" dans les dix premières places. Ceux-ci pouvaient en effet travailler directement et efficacement au Conseil Régional une fois élus, comme il l'a déclaré.

CONCLUSION


L'étude des candidatures aux élections régionales en Meurthe-et-Moselle a permis de dégager plusieurs points :

Tout d'abord, les listes ne sont pas toutes constituées de façon identique. On distingue ainsi l'élaboration des listes des grands Partis, l'élaboration des listes des Partis moins importants et de celles n'émanant pas d'organisations politiques. Les premières sont soumises à une procédure complexe, centralisée et souvent propice à l'apparition de conflits. Les secondes obéissent à une procédure beaucoup plus souple et surtout moins génératrice de litiges. Les postulants aux places de la liste sont moins nombreux, et parfois, il est même difficile de parvenir à remplir la liste.

Le rôle des instances nationales a été énormément critiqué lors de ces élections, et il peut sembler étonnant que les décisions soient prises à des kilomètres de l'endroit où elles doivent s'appliquer. Pourtant, ces instances sont indispensables dans la phase de préparation des listes: ce sont elles qui parviennent à maintenir l'unité du Parti sur l'ensemble du territoire, en "calmant" les prétentions des chefs locaux. Sans leur intervention, la constitution des listes serait quasiment impossible. Les mécontents, sans crainte d'une sanction quelconque, n'hésiteraient pas à faire leur propre liste. On assisterait sans doute à une pléthore des candidatures.

Cependant, il est absurde que le choix des candidats soit fait arbitrairement, sans tenir compte des réalités locales. Paris doit donc écouter attentivement les fédérations locales avant de prendre des décisions définitives. Or parfois, ce n'est pas le cas.

Au vu des résultats, il convient de remarquer que les listes apolitiques n'attirent pas un grand nombre de voix, bien qu'elles défendent parfois des projets intéressants. Les électeurs, même s'ils sont désabusés par le monde politique, restent attachés aux Partis. En fait, si une liste veut avoir une chance dans des élections politiques, il faut qu'elle soit elle-même politique.

Il ressort également de l'analyse des candidatures qu'il est très difficile de concilier les différents critères définis pour sélectionner les candidats, particulièrement sur les listes de coalition. Bien souvent, les critères sociologiques s'estompent devant les critères politiques. On préfère mettre un candidat parce qu'il est connu par ses mandats ou son ancienneté politique, plutôt que parce qu'il représente une zone rurale du département ou parce qu'il exerce telle ou telle profession. Les électeurs eux-mêmes votent d'ailleurs pour une liste plus par habitude politique ou parce qu'ils connaissent de nom une personne politique présente dessus. Une minorité d'entre eux doit attacher de l'importance aux caractéristiques socio-individuelles de chaque candidat, lorsque celles-ci sont divulguées.

De plus, s'il est important qu'une liste soit un minimum représentative de ses électeurs, il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit pas d'un échantillon pour un sondage. Les candidats éligibles doivent d'abord être compétents, ensuite représentatifs si possible.

L'analyse du profil des candidats a permis de montrer que les listes peuvent être parfois trompeuses en ce qui concerne les données sociologiques. Des différences sont visibles entre les candidats qui occupent les places éligibles et les autres. Il apparaît également que le candidat type aux élections régionales de mars 1998 est un homme ayant la quarantaine, exerçant une profession de cadre, originaire du département, ayant des responsabilités au sein de son Parti et ayant déjà participé à une ou plusieurs élections.


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