Malgré ces derniers arguments, le Médiateur reste persuadé que l'information la plus exhaustive possible est souhaitable dans tous les cas de mutations. Les actions des S.A.F.E.R. ne doivent jamais donner l'impression d'être conduites plus ou moins " clandestinement ". C'est pourquoi le Médiateur a suggéré que soient élargis les délais d'instruction des dossiers par les S.A.F.E.R.
- Les procédures d'enquêtes publiques.
Le Médiateur avait, dès 1973, demandé que soit entreprise une étude des mesures propres à améliorer les procédures d'enquête préalable aux déclarations d'utilité publique, notamment en ce qui concerne l'information des administrés.
Le Ministère de l'Equipement a donné les précisions suivantes qui vont dans le sens souhaité par le Médiateur :
" La question soulevée n'a pas échappé au Gouvernement qui ressent bien la nécessité d'améliorer les conditions dans lesquelles les enquêtes publiques sont effectuées. Celles-ci doivent en effet être, à ses yeux, un moyen efficace d'information réciproque de l'administration et du public.
" Divers travaux ont d'ailleurs été effectués sur cette question, notamment au sein du Conseil général des Ponts et Chaussées et par le Comité central d'enquête sur le coût et le rendement des services publics.
" En vue de dégager les mesures à prendre, éventuellement par voie législative et réglementaire, pour organiser de la façon la plus satisfaisante la procédure d'enquête, un groupe de travail interministériel a été créé auprès du Ministre de l'Equipement, conformément à la décision de M. le Premier Ministre en date du 9 octobre 1974. Ce groupe, présidé par un inspecteur général de l'Equipement, et dont les membres se sont réunis plusieurs fois, déposera ses conclusions incessamment. Il est d'ores et déjà certain que ses suggestions porteront, notamment, sur l'époque de l'enquête (Il convient de souligner sur ce point que la période des vacances - d'été ou d'hiver - n'est pas à proscrire systématiquement car il peut y avoir intérêt, dans les régions touristiques, à ouvrir les enquêtes au moment où elles sont le plus fréquentées), sur la publicité de l'arrêté préfectoral prescrivant l'ouverture de l'enquête et sur les renseignements que le dossier d'enquête doit contenir afin que le public soit informé d'une façon précise, claire et complète.
" Le groupe de travail proposera également les réformes nécessaires sur le plan des textes.
" Sans attendre le dépôt des conclusions dudit groupe et les décisions de M. le Premier Ministre, le Ministre de l'Equipement a, dans un domaine où le public est particulièrement désireux d'être informé, c'est-à-dire celui de l'élaboration et de l'approbation des plans d'occupation des sols, donné des instructions aux préfets et directeurs départementaux de l'Equipement pour que cette information soit assurée d'une manière efficiente. Il s'agit de la circulaire n° 74-172 du 15 octobre 1974 (J.O. du 30 octobre 1974).
" En outre, à l'occasion de la préparation du projet de loi relative à la réforme de l'urbanisme et de la politique foncière qui sera prochainement examiné par le Parlement, des dispositions prévoyant l'obligation d'une information publique sur tout projet de création d'une zone d'aménagement concerté et d'une enquête sur le plan d'aménagement d'une telle zone sont en cours de mise au point. "
- Le classement de certains terrains en zone rurale.
Le Médiateur a attiré l'attention du Ministère de l'Equipement sur les conséquences du classement de certains terrains en zone rurale, pour les propriétaires qui étaient désireux d'y construire, compte tenu de la condition de superficie minimale à laquelle ils se trouvent soumis (n° 109).
Le Ministère de l'Equipement a expliqué sa position dans la réponse suivante :
" La construction dans les zones naturelles suscite des réclamations fréquentes, en raison des refus de permis de construire que prend l'administration. Il faut cependant examiner l'ensemble du problème pour mesurer toute l'ampleur de l'enjeu.
" Les zones naturelles constituent aux alentours des villes et dans biens des régions urbaines ou touristiques, un patrimoine qui doit être protégé vis-à-vis de l'urbanisation, soit en raison des richesses économiques - notamment agricoles - dont elles sont le support, soit en raison des paysages remarquables qu'elles constituent. S'y ajoutent aussi les forêts et les espaces boisés dont les fonctions économiques et écologiques sont aujourd'hui particulièrement soulignées.
" La sauvegarde de ces zones est une exigence nationale et l'opinion publique s'en fait de plus en plus souvent l'écho. Si l'espace français est vaste et dans certaines régions, surabondant par rapport aux besoins du développement urbain, il est, dans bien des départements, l'objet de transformations très rapides qui inquiètent aussi bien les professions agricoles que les défenseurs de la nature et de l'environnement. L'Etat, (et en particulier l'administration de l'Equipement) a la responsabilité, à l'occasion de l'établissement des schémas directeurs d'aménagement et -d'urbanisme et des P.O.S., de définir les possibilités d'utiliser et d'occuper le sol. A l'occasion de l'instruction des demandes de permis de construire, il a celle d'appliquer ces documents en évitant les dérogations dont l'octroi discrédite la règle juridique.
" L'Etat exerce ces responsabilités avec les communes. Il leur faut concilier des intérêts collectifs indiscutables et des intérêts privés légitimes, en édictant des mesures qui satisfont à la fois aux besoins des citoyens, aux impératifs d'environnement, aux capacités d'investissements publics.
" Ainsi est-il généralement prévu des zones urbaines ou à urbaniser convenablement dimensionnées qui permettent aux communes de se développer et aux habitants de disposer d'un habitat aux formes variées et notamment de maisons individuelles. Il est également édicté des mesures qui limitent au maximum la construction dans les zones naturelles tout en garantissant la poursuite des exploitations agricoles et leur développement. Toutefois, l'urbanisation est souvent exclue de ces zones même sous une forme diffuse.
" L'absence d'équipements publics en est une première raison. Les constructions éparpillées appellent progressivement un renforcement des équipements publics et grèvent lourdement les budgets d'investissements et de fonctionnement des collectivités locales (extension des réseaux, entretien, ramassage scolaire, etc...).
" La transformation progressive, sur des dizaines de milliers d'hectares par an, de l'affectation rurale de l'espace en affectation urbaine est une seconde raison non moins importante. En quelques décennies, les régions les plus touchées par les migrations humaines risquent de voir leur paysage et leur équilibre écologique complètement bouleversés.
" Ces deux raisons ne sont évidemment pas bien perceptibles par l'usager lorsque la décision de refus de permis de construire est prononcée ; toutefois s'il a eu la précaution de s'informer sur les possibilités offertes par le terrain, préalablement à son acquisition, il peut éviter cette fâcheuse situation.
" Les dispositions législatives nouvelles sont néanmoins étudiées en vue d'atténuer la rigueur des interdictions absolues. Elles consistent à admettre, dans les zones naturelles protégées par un plan d'occupation des sols en raison de leurs sites ou de leurs paysages, de faibles possibilités de construire susceptibles d'être utilisées dans un ou plusieurs secteurs de la zone convenablement situés et faciles à aménager et équiper. Ces dispositions font appel à la solidarité des propriétaires d'une même zone puisque le transfert des possibilités de construire exigera l'accord des propriétaires concernés.
" Telles sont les orientations de l'action de l'Etat en ce domaine particulièrement difficile. Elles exigent la participation active des collectivités locales et une prise de conscience des citoyens à laquelle le Ministère de l'Equipement accorde toute son attention en invitant ses services à prendre des initiatives continues en matières d'information. "
Le Médiateur prend acte que " des dispositions législatives nouvelles " interviendront prochainement pour atténuer la rigueur des interdictions absolues de construire sur certains terrains en zone rurale. Il veut espérer que des solutions appropriées seront trouvées à partir de propositions novatrices et réalistes conciliant la défense de l'environnement et les besoins légitimes des propriétaires de petites surfaces. Il relève, enfin, l'effort particulier entrepris par le Ministère de l'Equipement en matière d'information des citoyens sur les documents d'urbanisme, notamment pour ce qui concerne les plans d'occupation des sols.
B. Des procédures administratives simplifiées.
La simplification administrative peut revêtir des formes multiples. Les " propositions de réformes " exposées ci-dessous ne prétendent pas privilégier un type d'intervention plutôt qu'un autre, elles ne sont que le résultat de l'examen des problèmes le plus souvent posés au Médiateur - lourdeur et longueur des procédures, harmonisation difficile entre elles, centralisation excessive, formulaires complexes...
- Simplification en vue du calcul des droits à la retraite.
Devant les nombreuses difficultés et lenteurs rencontrées par les administrés pour reconstituer leur carrière au moment de la liquidation de leur retraite, complications d'autant plus fortes que les personnes intéressées ont effectué des services à l'étranger (n° 1310), le Médiateur s'était enquis auprès du Ministère du Travail des mesures propres à simplifier ces procédures.
Le Ministère a rappelé que :
" La loi n° 75-3 du 3 janvier 1975 portant diverses améliorations et simplifications en matière de pensions ou allocations des conjoints survivants, des mères de famille et des personnes âgées, a prévu que les Caisses vieillesse adresseraient périodiquement, à titre de renseignements, à leurs ressortissants, les informations nécessaires à la vérification de leur situation au regard des régimes dont ils relèvent. La périodicité de cette information est d'au moins une fois tous les cinq ans. La création par la Caisse nationale d'assurance-vieillesse d'un fichier national à Tours permettra, dans l'avenir, d'améliorer la qualité de la tenue des comptes.
" Par ailleurs, une note de l'Inspection des affaires sociales a donné sur l'état de la préliquidation dans l'ensemble des Caisses régionales d'assurance-vieillesse d'intéressantes précisions :
" La préliquidation, procédure d'instruction anticipée du compte individuel de l'assuré, contribue efficacement à la réduction des délais de liquidation dans les organismes qui la pratiquent.