Deux ans d'exercice de mandat ont renforcé ma conviction du rôle utile et difficilement remplaçable de l'institution du Médiateur.
A notre époque, le besoin de médiation est général. Chaque fois que la Société voit surgir quelques exigences nouvelles, qu'elle doit résoudre la quadrature du cercle, que les instances traditionnelles s'avèrent embarrassées pour dégager une solution, on nomme un "médiateur". Or dans le domaine des affaires publiques, qui est celui du Médiateur de la République, le système défini par les lois de 1973 et de 1975 a fait la preuve de son efficacité et de son adaptation aux problèmes de notre temps.
Chacun peut constater, en effet, qu'après quinze ans d'existence, le Médiateur a trouvé sa place dans l'Etat. Cela en raison de la notoriété, de la capacité technique et de l'autorité morale qu'il s'est acquises. Aujourd'hui, et sans conteste, les administrateurs acceptent ses interventions, les Parlementaires lui font confiance et le Gouvernement soutient son action. Mais surtout, le citoyen, pour qui il a été créé, se tourne de plus en plus vers lui comme on le voit au nombre croissant des personnes concernées par ses interventions : c'est la confirmation d'une légitimité.
Celle-ci sera renforcée dès que le législateur aura scellé dans les textes la conséquence logique de son audace réfléchie pour bien ancrer le Médiateur à la place qu'il a entendu lui assigner au confluent des pouvoirs traditionnels de la République.
Il reste que l'Institution, fort sagement voulue originale et évolutive, n'a pas encore donné sa pleine mesure. Parmi les moyens de développer son assistance aux citoyens en difficulté, je me suis attaché durant l'année écoulée à renforcer le rôle de mes délégués départementaux, tout en veillant à ne pas altérer le caractère personnalisé du système. En même temps, à l'échelon central, mes efforts ont porté sur la qualité de l'examen des réclamations. S'y est ajoutée, en liaison étroite avec les Pouvoirs Publics, une recherche attentive des réformes susceptibles d'améliorer le fonctionnement des administrations.
En présentant aujourd'hui le rapport de mes activités pour 1987, j'ai donc la satisfaction de rendre compte d'une phrase très positive de la vie d'une institution directement au service du citoyen et appelée au développement.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, l'expression de ma très haute considération.